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juin 44, ce qu'on ne vous dira pas demain : pourquoi Ford, GM et Esso ont-elles
armé Hitler ?
Juin 2004
Michel
Collon ([email protected])
"Oui, mais quand même les Américains nous ont ont libérés en 45!" Combien de fois, l'ai-je entendue celle-là ! Sur les bancs de l'école. Mais aussi lors de débats sur les guerres actuelles des USA.
40-45, la seule "bonne" guerre US ? Peut-être à
nuancer. Quelques faits troublants sont documentés dans un excellent
livre de l'historien Jacques Pauwels (1).
Ses documents irréfutables prouvent qu'une grande artie des sociétés
US ont carrément collaboré avec Hitler, et pas seulement au début
de la guerre : Du Pont, Union Carbide, Westinghouse, General Electric, Goodrich,
Singer, Kodak, ITT, JP Morgan...
Pire. La grande nouveauté stratégique d'Hitler, ce fut la "Blitzkrieg",
la guerre-éclair : porter très vite ses troupes au coeur de l'adversaire.
Pour cela, deux conditions indispensables : des camions et de l'essence. L'Allemagne
n'ayant aucun des deux, c'est Esso qui a fourni l'essence, tandis que les camions
provenaient des usines allemandes de Ford et General Motors.
"Que cette guerre dure le plus longtemps possible!"
Pauwels montre que :
1. Une grande partie du patronat US était pro-Hitler dans les années
30 et 40.
2. Cela n'a changé qu'au moment où les ventes des firmes US furent
mises en danger par l'agressivité commerciale allemande en Amérique
latine et ailleurs. Et par les occupations japonaises qui confisquaient tout
le commerce en Asie.
En fait, les Etats-Unis jouaient double jeu. Ils souhaitaient que la guerre
dure longtemps. Pourquoi ?
D'un côté, les énormes profits que leurs sociétés
réalisaient en Allemagne étaient en croissance. De l'autre côté,
ils s'enrichissaient en prêtant à la Grande-Bretagne qui supportait
tout le poids financier de la guerre. Washington posait d'ailleurs comme condition
que Londres abandonne ses colonies après la guerre. Ce qui fut fait.
Les Etats-Unis ont réussi à profiter de la Deuxième Guerre
mondiale pour affaiblir leurs rivaux et devenir la seule superpuissance capitaliste.
Henry Ford : "Ni les Alliés, ni l'Axe ne devraient gagner la
guerre. Les USA devraient fournir aux deux camps les moyens de continuer à
se battre jusqu'à ce que tous deux s'effondrent."
Le futur président Harry Truman, 1941 : "Si l'Allemagne gagne,
nous devons aider la Russie et si la Russie gagne, nous devons aider l'Allemagne,
afin qu'il en meure le maximum de chaque côté."
Ce jeu cynique ne cessa que lorsque l'URSS vainquit Hitler. Alors seulement,
les Etats-Unis se précipitèrent pour sauver leurs intérêts
en Europe.
Demain 6 juin, on fera comme si la guerre avait été gagnée
en Normandie et non à Stalingrad. On ne dira pas qu'Hitler perdit 90%
de ses soldats à l'Est. Que pour un soldat US tué, il y en eut
53 soviétiques. Les manuels scolaires sont parfois bizarres, non ?
Voilà, désolé de vous avoir ôté une de vos
dernières illusions. Demain, 6 juin, vous pourrez penser à tout
ça lorsque sur une plage normande, on fêtera George Bush alors
que son grand-père a financé Hitler. Dans quel monde vivons-nous
?
Michel Collon
PS. Si vous êtes historien, si vous traquez les mythes, les tabous, les
secrets de l'Histoire officielle, ou si vous connaissez de tels historiens,
écrivez-nous. Notre site en construction fera bientôt connaître
"l'Autre Histoire"...
(1). Paru en néerlandais sous le titre Le mythe de la bonne
guerre (l'Amérique et la Deuxième Guerre mondiale),
EPO 2000. La version française sort bientôt. A recommander, c'est
aussi plein de révélations sur Roosevelt, Truman, la menace d'envahir
l'URSS, la récupération des espions et criminels nazis, Churchill,
De Gaulle, Yalta...