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Irak : les GI’s ont bien voté !

Nombre de "journalistes" français des grands médias, écrits ou audio-visuels, sont en train de devenir des escrocs professionnels à la solde d'une puissance étrangère qui devient chaque jour de plus en plus dangereuse pour toute la planète, l'Europe et la France. Leur présentation des élections irakienne est une escroquerie intellectuelle majeure. Le fondateur de Libération doit s'en retourner dans sa tombe. C'est ignoble. Le temps où ces gens-là devront rendre des comptes approche.

Merci de lire ci-dessous l'excellent article de Frédéric Morin, en avant-première du prochain numéro de Morphéus.

Christian Cotten

 

Frédéric Morin – 1er février 2005

En avant-première de Morphéus n°8 édition papier

 

Nous sommes las de voir une certaine presse française reprendre mot pour mot les mensonges de l’administration Bush. La France n’est pas une sous-préfecture du Texas et si nous sommes souverains nous devons véhiculer une information plus proche des réalités du terrain en faisant fi de l’intox de la Maison Blanche.

 

Comprendre le contexte ahurissant du vote en Irak

Avant ces élections, pendant et après, la guerre fait rage partout en Irak. A Falloudja, les troupes américano-britanniques ont subi de très lourdes pertes : 7000 tués en trois mois, ne parvenant pas, malgré leur puissance de feu, à tenir le terrain.

Le capitaine Abu Hasan de la Garde Nationale du gouvernement  Allaoui, après avoir déserté, témoigne de la dûreté des combats : "Je pense que "déserter" est un mot très dur. Mais mon retrait ainsi que celui de mes camarades était simplement rationnel en lui-même. Quand j'ai vu que l'armée la plus puissante de la planète courrait en s'enfuyant comme des chiens et que j'ai vu les combattants armés, les gens de Falloudja, et leurs alliés tirant sur nous de partout, nous avons eu une réelle idée de ce que signifiait le mot Résistance. Il m'a semblé à moi comme à mes camarades que nous étions des petites mouches grillant sur la tête d'un chameau".  

 

Une résistance à la Stalingrad dans Falloudja

Selon la résistance d’Irak, les américains auraient utilisé des armes chimiques, des bombes à fragmentation et toute une panoplie d’armes interdites ; une plainte est en cours à ce propos. Malgré cet acharnement commandé par la Maison Blanche, la résistance a réussi à tenir par des retraits stratégiques. À l’intérieur de Falloudja, à la vue des troupes américaines, nombre de femmes irakiennes, sans participer directement aux combats, sont montées sur leurs toits avec des armes légères afin d’interdire leur foyer aux GI’s qui tenteraient de s’y réfugier. Les troupes US ne sachant plus comment sillonner Falloudja sans se faire pilonner de toute part ont attaché vivants des femmes et des enfants irakiens sur leurs véhicules blindés. La population s’est soulevée dans son ensemble contre les troupes US. L’acharnement des combats s’est soldé dans certains quartiers par des combats au corps à corps à l’arme blanche, voire avec de simples bâtons ou des jets de pierres, faute de munitions.

 

Voter à Stalingrad = voter en Irak

Selon les communiqués de la Résistance Islamique d’Irak, les américains ne contrôlent que 15 à 20% du territoire irakien, de quoi installer quelques bureaux de vote, véritables insultes au peuple irakien. Dans les sondages de terrain publiés dans la presse arabophone, 93% des irakiens rejettent ces élections. C’est un peu comme si les nazis avaient eu l’idée d’organiser des élections démocratiques à Stalingrad alors que les combats faisaient rage et qu’ils étaient sur le point de perdre tout contrôle de la situation. La couverture médiatique sur ce vote délirant n’a d’autre but que de couvrir l’humiliation qu’a subie la coalition en Irak. La guerre est perdue pour les américains qui aménagent déjà deux corridors d'évacuation sécuritaires pour faire sortir ce qui reste de leurs troupes par le Sud et par le Nord de l’Irak.

 

Réalités des élections

Tout le problème pour ces élections fut de trouver des votants. Ordre a donc été donné d’habiller des GI’s en civil et d’aller les faire voter sous des noms irakiens inscrits sur les listes. Un responsable de bureau de vote irakien a eu le malheur de s’opposer à cette mascarade, voulant sur le champ fermer son bureau de vote. Il a été purement et simplement abattu par les GI’s en civil qui ont pris ensuite en charge l’organisation du bureau, faisant voter absents, morts et fantômes au gré de leur fantaisie. Jusqu’à 80% des inscrits ont ainsi été déclarés votants. Une belle leçon de démocratie à la Bush.

Les troupes américaines étaient très nerveuses avant l’ouverture des bureaux de vote. En effet, un détachement de Jeep équipées de haut-parleurs fut chargé de sillonner Bagdad afin d’inviter les irakiens à voter. Les pauvres bidasses US chargés de cette mission suicide ont à peu près tous été tués par la Résistance et la population.

 

Les résultats des élections avant le vote

Si les GI’s ont scrupuleusement suivis les consignes de vote de la Maison Blanche, il n’y a absolument aucune surprise, au besoin ils feront un réajustement, on n’est plus à cela près.

Conformément à la loi électorale n°92-96-97 établie par les États Unis en Irak, la distribution des sièges de l'Assemblée des 275 représentants irakiens est prévue ainsi depuis longtemps :

- 120 sièges pour la communauté Chiite,

- 60 Sunnites,

- 55 Kurdes,

- 8 pour la communauté Turkème,

- 7 pour les Chrétiens,

- 25 sièges pour les groupes minoritaires.

La démocratie clef en main de Bush est pratique, elle répartit les sièges au préalable, fait voter 5 millions de personnes sans qu’elles aient à se déplacer, ajuste les résultats aux besoins de ce concept démocratique inédit et se félicite d’apporter cette liberté clef en main à un peuple.

 

Que va devenir l’Irak ?

Avec cette élection mascarade qui a concerné réellement entre 0 et 2% de la population irakienne, irakiens vivants à l’étranger compris, rien ne va plus. Le gouvernement Allaoui mis en place par les américains ne pourra pas se maintenir, l’Assemblée des 275 représentants n’a aucune légitimité, les cellules de services secrets de la coalition ont à peu près toutes été détruites, la logistique armée ne se maintient que sur de minces bandes de territoire protégées par l’aviation, les pertes en matériel et en hommes sont au moins dix fois supérieures à celles annoncées officiellement. Dans cette débandade, rien de ce qui a été mis en place par les américains ne tiendra. C’est un fiasco total, couvert par une manipulation médiatique de grande ampleur afin que Bush ne perde pas la face et peut-être même la Maison Blanche. Il tente de sauver sa tête dans la débâcle, face à une partie de son propre Etat-Major qui déplore ce gâchis et cette guerre inutile qui mène à une impasse. Les investisseurs US en Irak vont aussi en être pour leurs frais.

 

En marge de tout ce qui avait été prévu par la coalition, un gouvernement (celui-ci non médiatisé) se met en place en Irak. Les chefs de la Résistance Islamique d’Irak ne devraient pas prendre le pouvoir, cela ne fait pas partie de leurs attributions. Loin de tous les préceptes de démocratie à l’occidentale vilipendés par 93% de la population irakienne, une théocratie islamique devrait se mettre en place. Contrairement à toute la désinformation occidentale un Calife pourrait diriger l’Irak en respectant les minorités du pays. L’invasion US a généré l’unification de l’ensemble des communautés du pays. Cette Union Irakienne en lutte contre un envahisseur peut constituer le ciment d’un Irak en capacité de ménager une paix durable pour une population durement touchée depuis trop longtemps.

 

Frédéric Morin

Journal Morphéus

57 rue du Maréchal Maunoury

78700 Conflans-Sainte-Honorine

[email protected]

www.morpheus.fr

 

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