Otages
français en Irak : le gouvernement français est-il prêt
à assumer ses responsabilités en confrontant le gouvernement américain
à sa duplicité ?
Communiqué de Politique de Vie
Christian
Cotten et Smaïn Bedrouni - 6 octobre 2004
Les informations dont nous disposons à ce jour nous permettent d'affirmer
ce qui suit.
Les
personnes compétentes sur ce dossier pourront vérifier intégralement
la pertinence de nos informations et les croiser avec d'autres articles disponibles
sur Internet.
Le député français Didier Julia n'a pas pu ramener
les otages Georges Malbrunot et Christian Chesnot pour les raisons suivantes.
Le gouvernement irakien et le Pentagone mettent tout en oeuvre depuis plusieurs
semaines pour éliminer physiquement ces otages et ceux qui les protègent
(et non pas "les détiennent"), par des bombardements intensifs
des zones où ceux-ci se trouvent ; de nombreux résistants et civils
irakiens ont déjà été tués de ce fait.
Les groupes de résistants irakiens qui protègent les otages
après les avoir libérés de leurs ravisseurs ("L'Armée
Islamique d'Irak", sous les ordres du Premier Ministre Allaoui)
ont été systématiquement l'objet d'attaques aériennes
et de bombardements, à trois reprises, sur des positions qui
avaient visiblement été communiquées à l'armée
américaine ; les seules interceptions des communications ne peuvent pas
expliquer la précision des attaques, qui ont fait à chaque fois
de nombreux morts, tout en épargnant par miracle les otages français
; la résistance irakienne est à ce jour persuadée
que certains membres des services français cherchent à discréditer
tant le gouvernement français que la résistance irakienne et ont
joué "double jeu" en transmettant des informations
précises aux militaires américains pour leur permettre
d'effectuer leurs attaques.
Et ce alors même que Michel Barnier, notre ministre des affaires
étrangères, est considéré de toutes parts comme
un homme honnête faisant des efforts sincères pour obtenir le retour
des otages.
Le député UMP Didier Julia a été ainsi progressivement
soupçonné puis convaincu de tromper tant le gouvernement français
que la résistance irakienne et a ainsi perdu toute crédibilité,
alors que les résistants irakiens ont beaucoup fait pour aider les deux
otages.
Didier
Julia est à ce jour considéré par la résistance
irakienne comme un représentant du Mossad. Le fait est que M.
Julia a activement aidé ce service secret dans l'affaire des Frégates
de Cherbourg, placées sous embargo et récupérées
par un commando israëlien le 25 décembre 1969 (Le
Monde, 2.10.04, Yves Bordenave). Le fait est, aussi, que, malgré
ses liens avec le gouvernement israëlien, M. Julia n'a pas réussi
à obtenir des américains la sécurité nécessaire
au retour des otages. Certains résistants irakiens considèrent
que la tentative de récupération des otages par M. Julia était
en fait un piège destiné à éliminer et les otages
et le groupe de résistants qui les protègent.
Pour toutes ces raisons, M. Julia, malgré ses relations
avec des anciens membres du parti Baas, ne peut pas être tenu
pour un interlocuteur valable par ceux qui souhaitent libérer les otages
dans les meilleurs délais.
Questions :
- Qui, au sein du gouvernement français, a choisi d'envoyer cet homme en Irak, sachant précisément ses liens avec Israël ?
- Et qui transmet les informations à l'armée américaine sur les positions du groupe qui protège les otages ?
- Qui M. Didier Julia protège-t-il au sein du Ministère Français de la Défense ?
- Pourquoi le nationaliste Al Kubaysi, impliqué dans les négociations entre les diplomates français et la résistance est-il aujourd'hui détenu par le gouvernement irakien ?
- Comment les otages ont-ils changé de mains, entre l'Armée Islamique d'Irak qui les a enlevés en août dernier et les groupes de la résistance qui les protègent à ce jour ?
-
Et pourquoi les services du Premier Ministre Allaoui cherchent-ils à
récupérer les otages ?
Ces jours-ci, des centaines d'irakiens meurent sous les bombes à
fragmentation, sans que cela n'émeuve personne : la résistance
irakienne attend de la France qu'elle assume de dire la vérité
et qu'elle fasse cesser cette véritable guerre d'extermination de trop
nombreux civils assassinés chaque jour au nom de "la lutte contre
le terrorisme". Plusieurs centaines de femmes et d'enfants ont été
arrêtés depuis quelques semaines par le gouvernement irakien d'Allaoui,
sous le contrôle de M. Négroponte, aux fins d'obtenir la reddition
de nombreux résistants, dans le sud et l'ouest du pays et à Badgad
même.
En réalité, à ce jour, strictement rien n'empêche
la "libération" des otages français par la résistance
irakienne entre les mains d'interlocuteurs qui seraient considérés
comme honnêtes, fiables et sûrs, sauf une raison majeure : leur
sécurité, radicalement mise en cause par les violences
militaires américaines.
À ce jour, le gouvernement français pourrait, soit directement,
soit avec l'aide de certains intermédiaires reconnus par les deux parties,
obtenir le retour très rapide des otages en France.
À une condition et une seule : que Messieurs Chirac,
Barnier et De Villepin obtiennent du gouvernement américain l'assurance
absolue et publique d'une trêve effective dans les attaques américaines
contre la résistance irakienne, au moins le temps que celle-ci
puisse remettre les otages en toute sécurité à un chargé
de mission du gouvernement français, à un point à déterminer
de la frontière irako-syrienne. Et, au-delà d'une trêve
des combats, est demandée et attendue l'assurance de la sécurité
pour des corridors sanitaires et des convois humanitaires pour secourir les
populations civiles assiégées.
La question qui se pose donc à ce jour est simple :
le
gouvernement français est-il capable d'obtenir du Pentagone et de M.
Georges W. Bush les garanties de sécurité nécessaires au
rapatriement de Georges Malbrunot et de Christian Chesnot ?
Peut-être M. Jacques Chirac pourra-t-il aimablement expliquer à
son homologue américain que, en cette période électorale,
il serait plus sage de résoudre rapidement cette affaire dans un esprit
de pacification, avant même que ne se tienne la conférence internationale
prévue pour fin novembre sur l'Irak ?
Réponse dans quelques heures ou jours.
À diffuser le plus largement et rapidement possible sur Internet et sur
papier. Merci à ceux qui le peuvent de traduire ce texte
en américain (copie souhaitée à notre adresse)
et de le faire circuler au plus tôt vers les États-Unis
et le monde arabe.
Publié ce jour 6 octobre 2004 sur notre site et transmis à 6 300
lecteurs Internet de Politique de Vie et, par e-mail, à l'ensemble des
parlementaires français et à quelques services de l'État.
Christian Cotten
psychosociologue, psychothérapeute,
président de Politique de Vie,
auteur de Mafia
ou Démocratie,
Prophétie
pour une VIème République,
Louise Courteau Éditrice
Smaïn Bedrouni
Journaliste indépendant
Membre du Bureau de Politique de Vie
http://stcom.net
Nous remercions toutes les nombreuses personnes qui signent ces jours-ci notre
pétition "Faire comparaître
Georges W. Bush devant le Tribunal Pénal International de La Haye pour
crime contre l'humanité".